Les préservatifs masculins vont être remboursés par la Sécurité sociale

Publié le 7 avril 2018

“On pourra maintenant, quand on est un jeune ou quand on présente des risques particuliers, ou pas d’ailleurs; quand on est une femme ou quand on est un homme, aller voir son médecin et avoir des préservatifs remboursés sur prescription médicale”. Cette annonce date de mardi dernier, par la ministre de la Santé Agnès BUZYN.  Pourquoi cette mesure, alors que l’usage du préservatif se répand largement depuis de nombreuses années ?

préservatifs remboursés
préservatifs masculins remboursés par la Sécurité sociale

Le préservatif, un outil plébiscité...

Le préservatif masculin a la côte. 80% des personnes interrogées affirment en avoir une image positive. Il s’en vend d’ailleurs chaque année en France presque 110 millions. Sans compter les  6 millions distribués gratuitement (centres de dépistage ou de planification, école, structures jeunesse).

 

Il n’est donc pas très étonnant qu’il soit qualifié « d‘outil de base pour se protéger et protéger les autres » par la Stratégie nationale de santé 2017-2030. Elle promeut son utilisation dans le cadre de la mesure « zéro IST (infection sexuellement transmissible) en 2030 ».

...Mais pas toujours utilisé

Seulement voilà : pour s’en tenir au cas du VIH, environ 6 000 personnes découvrent chaque année leur séropositivité. C’est deux fois plus qu’en Allemagne, par exemple. On ne meurt plus du SIDA dans les pays développés. C’est peut-être pour cela qu’on constate depuis quelques années un relâchement dans l’utilisation de la capote, en particulier chez les plus jeunes. Ils n’ont pas connu les meurtrières années 90. Ce n’est pas mieux avec les autres IST : les 15-29 ans représentent désormais  65% des infections à gonocoques et 78% des infections à chlamydia.

 

Il y a eu une enquête de la SMEREP, l’une des deux mutuelles à qui était déléguée la gestion de la Sécurité sociale étudiante jusqu’à cette année. Elle montrait ainsi en 2015 que 43% des étudiants ne se protégeaient pas systématiquement. Même que 14% des étudiants et 9% des lycéens ne le faisaient jamais. Des chiffres inquiétants. Surtout que d’après la même enquête, 75% des étudiants et 80% des lycéens ne pensaient pas à se faire dépister après un changement de partenaire. Plus surprenant encore, 13% des étudiants pensaient – évidemment à tort – qu’on peut guérir du VIH !

 

La prise en charge, une mesure utile pour favoriser l’utilisation du préservatif

    

Il devenait donc urgent d’agir face à ce relâchement. La stratégie nationale de santé a fait ainsi de la promotion du préservatif un axe fort de la prévention contre les IST. En associant meilleure accessibilité d’une part, et actions ciblées d’éducation et de dépistage d’autre part : il ne s’agit pas seulement de mettre à disposition. C’est aussi d’informer et de promouvoir l’usage de ce moyen de prévention.

 

Le remboursement servira de son côté à lever les freins financiers. Car si chacun a bien conscience qu’il ne suffira pas à lui seul à changer les pratiques, il n’empêche que le coût du préservatif, qui paraît faible à première vue (entre 20 centimes et 1,30€) peut vite peser sur le budget d’un jeune ou d’une personne pauvre, et a fortiori sur celui d’un lycéen. Côté éducation et dépistage, le ministère estime que la consultation gratuite de prévention récemment créée pour les 15-17 ans sera une occasion pour les adolescents de « passer le cap de l’achat ».

À lire aussi : Existe-t-il des traitements préventifs en cas d’exposition au VIH ?

Le préservatif sur ordonnance : mode d'emploi

Alors, concrètement, comment cela va-t-il fonctionner ? La  délivrance se fera en pharmacie. Par boîte de 6, 12 ou 24 préservatifs, sur prescription d’une sage-femme ou d’un médecin. Une unique marque est disponible pour le moment. Seul un fabriquant (français) s’est soumis à la procédure habituelle en matière de prise en charge par la Sécurité sociale des médicaments et dispositifs de santé.

La boîte coûtera  entre 1,30€ (pour 6 capotes) et 5,20€ (pour 24), prise en charge à 60% par la Sécurité sociale. Quant à votre mutuelle GSMC, elle remboursera le complément en fonction des garanties de votre contrat.  Et il existera deux modèles : standard et XL.  Hommes comme femmes pourront bénéficier de la prescription. Les préservatifs distribués gratuitement jusqu’à maintenant continueront à l’être par ailleurs.

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