En avez-vous entendu parler ? Peut-être pas. Et pourtant, les premiers infirmier(e)s en pratique avancée (IPA) vont être opérationnels dès 2020. Zoom sur ce nouveau métier, entre infirmiers classiques et médecins, qui devrait constituer à l’avenir un maillon important de notre système de santé.
Quels sont les besoins des patients ?
- Faire face aux nouveaux besoins des patients
Ces besoins évoluent : le vieillissement de la population et l’augmentation importante des maladies chroniques (diabète, cancers, problèmes cardiaques ou respiratoires, etc.) impliquent notamment :
- Un suivi sur le temps long, avec des visites médicales et des bilans réguliers
- Une coordination poussée entre professionnels (équipes pluridisciplinaires)
Pour répondre à cette demande, il était donc nécessaire de créer un échelon intermédiaire entre le médecin et l’infirmier classique, capable, sous la supervision de ce dernier, d’assurer un suivi des patients, le renouvellement des ordonnances, la coordination des différents professionnels ou encore des activités de prévention et d’éducation à la santé.
Un exemple : à l’heure actuelle, les médecins généralistes en charge de résidents de maison de retraite (EHPAD) sont seuls habilités au renouvellement de leurs ordonnances. Mais en l’absence de changement majeur chez ces patients, il n’est pas forcément utile de faire appel au docteur : un IPA peut assurer ce rôle, tout en gardant la possibilité de lui repasser la main dès lors qu’il l’estime nécessaire.
Exercice infirmier en pratique avancée : une prise en charge élargie
Quel est l'intérêt ?
- Lutter contre les déserts médicaux
Permettre aux médecins de se concentrer sur leur cœur de métier relève du bon sens. Et c’est encore plus nécessaire dans les zones en tension, dans lesquelles on manque de praticien.
La création du métier d’IPA permettra donc, à l’image de celle des assistants médicaux, de mieux répartir les tâches entre ce qui relève spécifiquement de l’expertise d’un médecin, et ce qui peut être utilement délégué (tâches administratives, coordination entre professionnels, etc.).
- Diversifier le métier d’infirmier et augmenter leur qualification
Comme son nom l’indique, cette pratique est plus poussée que la pratique infirmière classique. Les IPA sont en effet formés pendant deux ans de plus que les infirmiers « normaux », soit 5 ans au total, et se voient attribuer un master. Ils doivent en outre avoir exercé au moins 3 ans avant de pouvoir prétendre aux fonctions d’IPA.
La création de cette qualification permet donc d’offrir aux infirmiers de nouvelles perspectives professionnelles après un exercice classique, en devenant spécialistes de leur domaine clinique
En pratique, comment cela va fonctionner ?
- Quand ?
Pour le moment, les premiers IPA sont en formation depuis 2018. C’est donc en 2020, que vous commencerez à les voir apparaître. L’objectif du gouvernement est d’en former au moins 1 000 d’ici la fin 2021.
- Dans quels domaines ?
Les premières mentions concernent 3 spécialités :
- Maladies du rein (dialyse, transplantation rénale et maladies rénales chroniques)
- Oncologie (cancers)
- Pathologies chroniques stabilisées et polypathologies en soins primaires (par exemple, le diabète)
Et dès la rentrée prochaine, une nouvelle mention sera ouverte : santé mentale et psychiatrie.
- Où les rencontrerez-vous ?
- A l’hôpital et en établissement médicosocial, où l’habitude du travail en équipe est plus courante.
- Mais aussi progressivement en ville, au sein d’équipes de soins primaires coordonnées par un médecin traitant, ou en appui d’un médecin spécialiste.
- Quelles activités ?
Voici quelques exemples d’activités listées par le diplôme d’état d’IPA :
- Observation, recueil et interprétation des données dans le cadre du suivi médical d’un patient.
- Prescriptions, renouvellement de prescriptions et réalisation d’actes techniques dans ce même cadre.
- Conception, mise en œuvre et évaluation d’actions de prévention et d’éducation thérapeutique.
- Participation à l’organisation du parcours de soins et de santé du patient
S‘agissant des prescriptions, il s’agira toujours d’actions de suivi, la première prescription étant exclusivement réservée au médecin.
Les IPA ne seront pas les seuls !
Les infirmiers sont les premiers professionnels paramédicaux à être concernés par cet enrichissement de leurs fonctions. Mais ils ne devraient pas être les seuls à l’avenir : le code de la Santé publique prévoit désormais que la pratique avancée pourra être étendue à d’autres auxiliaires médicaux tels les ambulanciers, les assistants dentaires ou encore les auxiliaires de puériculture.
L’évolution de ces professions répond en fait à la nécessité de constituer de véritables équipes de soignants agissant sous la supervision d’un médecin, au sein d’un exercice collectif mieux adapté aux besoins du patient.
En effet, si notre pays possède un très bon système de soins, il est par contre en retard par rapport à d’autres pays comme les Etats-Unis, le Canada ou encore la Belgique, au sein desquels les IPA existent depuis plusieurs dizaines d’années. Vous vous souvenez peut-être aussi de la récente proposition d’associer médecins et pharmaciens à la prescription, dont nous vous avions parlé il y a quelques mois, qui a donné d’excellents résultats en Suisse : autant d’exemples qui montrent tout l’intérêt qu’il y a à emprunter le chemin d’une meilleure coordination entre professionnels !
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