Deux députés ont présenté récemment une proposition de loi visant à former 80% de la population aux gestes de premiers secours. Cette idée n’est pas nouvelle : on ne compte plus en effet le nombre de projets en ce sens depuis 20 ans. Rien que ces deux dernières années, une proposition de loi avait été déposée en septembre 2017, puis une autre en février 2018, sans compter un rapport d’avril 2017 proposant lui aussi de généraliser la formation aux « gestes qui sauvent » à l’ensemble de la population. Pourquoi ce sujet est-il aussi important ?
De nombreux décès liées à la mort subite pourraient être évités
On estime que chaque année, un peu plus de 40 000 personnes décèdent des suites d’une mort subite. Contrairement aux idées reçues, seuls 1000 d’entre elles sont des sportifs, parmi lesquels seulement une quinzaine de cas de sportifs de haut niveau. Les moins de 40 ans constituent environ 20% des personnes touchées.
Qu’est-ce que la mort subite ? Nous avons tous à l’esprit les images de ces footballeurs, jeunes et en parfaite santé, qui s’écroulent d’un seul coup sur le terrain pour ne plus se relever. Heureusement, même si le phénomène est de plus en plus médiatisé, il ne connaît pas d’augmentation particulière. La mort subite est définie comme un décès imprévisible, qui survient de façon brutale. Plus particulièrement, la mort subite par arrêt cardiaque est un phénomène dans lequel le cœur s’accélère et n’est plus capable d’envoyer du sang au cerveau. Le décès survient rapidement après (moins d’une heure généralement). Dans la plupart des cas, les causes sont liées à un problème cardiaque sous-jacent, comme par exemple une malformation cardiaque silencieuse, c’est-à-dire non détectée. Des tests simples comme un électrocardiogramme ou un test d’effort permettent de détecter certains problèmes, mais il reste difficile de les dépister systématiquement. |
Les premières minutes sont capitales
Or, le taux de survie après un tel accident est très mauvais en France : il est d’environ 3%, là où il oscille entre 20 et 40% dans les pays anglo-saxons et scandinaves, au sein desquels la population est massivement formée aux gestes qui sauvent. Une telle différence interpelle forcément.
Il faut dire que lors d’un accident cardiaque, les premières minutes sont capitales : au-delà de cinq minutes, la personne subit en effet des lésions irréversibles. Or, aucun service de secours ne peut arriver aussi vite sur les lieux de l’accident. Face à ce constat, la dernière proposition de loi sur le sujet prévoit la mise en place d’un statut de « citoyen sauveteur » pour améliorer la formation des Français tout en levant les freins à leur intervention, en interdisant toute poursuite à l’encontre d’une personne venue en aide à une victime – certains peuvent hésiter à intervenir par peur de faire plus de mal que de bien, or il vaut toujours mieux tenter quelque chose en cas d’arrêt cardiaque que de ne rien faire.
Les chiffres clés de la mort subite, disponibles ici 40 000 à 50 000 victimes de mort subite par an en France soit environ 130 décès par jour
8 à 9% des décès par an en France soit 10 fois plus que les accidents de la route 70% des arrêts cardiaques se passent devant des témoins et à peine 20 % font les gestes qui sauvent
80% des survivants le sont car un témoin a fait les bons gestes dans les 3 minutes Au-delà de 3 minutes sans massage cardiaque, les lésions cérébrales sont irréversibles 30 minutes de formation individuelle permettent un effet démultiplicateur de 2,5 personnes formées Source : www.tom-massage-cardiaque.org |
Quels sont les gestes qui sauvent ?
La Croix-Rouge diffuse des informations de base sur le sujet, que nous devrions tous connaître. Que devez-vous retenir en priorité ?
Les 4 étapes pour porter secours
En cas d’arrêt cardiaque
- Vérifiez que la victime ne réagit pas et ne respire pas normalement
- Commencez par effectuer 30 compressions thoraciques (massage cardiaque)
- Pratiquez ensuite 2 insufflations (boucheà-bouche)
- Alternez 30 compressions thoraciques et 2 insufflations
- Continuez la réanimation jusqu’à ce que les secours d’urgence arrivent et poursuivent la réanimation, ou que la victime reprenne une respiration normale
Vous trouverez ici une description simple de la technique du massage cardiaque et du bouche-à-bouche. Cette vidéo pourra également vous être utile.
Bon à savoir ! La Croix-Rouge propose une appli pour votre Smartphone qui vous forme et vous guidera si vous devez porter assistance à une victime. Ca ne coûte rien et pourra vous permettre de peut-être sauver une vie. Foncez ! |
Je veux me former sans attendre, c'est par où ?
Vous avez été convaincu par ces arguments et ne souhaitez pas attendre qu’une loi soit adoptée ? Vous avez raison. Pour vous former, vous pouvez vous rapprocher de l’une des associations agréées à la formation des gestes de premiers secours. La liste complète est disponible ici. N’hésitez-pas, il en existe forcément une près de chez vous !
Plusieurs possibilités s’offrent à vous, comme une simple initiation d’1h30 accessible dès l’âge de 10 ans, mais aussi le passage du PSC1 (Prévention et secours civiques de niveau 1), qui est équivalent au Brevet européen de premiers secours (BEPS). Cette formation est rapide puisqu’elle dure 7h, sur une journée, ou en cours du soir et week-end. Et elle est également accessible à tous, sans pré-requis !
Côté coût, comptez autour de 50€. Notez qu’il existe aussi des initiations gratuites, organisées notamment par les services de la protection civile.
Et n’oubliez pas aussi que vous pouvez vous former dans le cadre de votre travail. Votre employeur peut prendre en charge une formation, anciennement appelée SST comme « sauveteur secouriste du travail », qui devrait fusionner avec le PSC1. Si vous travaillez au contact de populations fragiles (par exemple en maison de retraite), ou dans un milieu dangereux (par exemple sur des chantiers), vous en avez probablement déjà entendu parler, car votre employeur est tenu de former des salariés.
Alors, prêts devenir des citoyens sauveteurs ?
Vous voulez en savoir plus ou souhaitez réagir ? Comme toujours, n’hésitez-pas à nous contacter !
Par téléphone au 03 20 47 62 00 – du lundi au vendredi entre 8h30 à 17h30
Par courriel : contact@mutuelle-gsmc.fr
Ou encore en nous écrivant à : Mutuelle GSMC – Héron parc – 40 rue de la vague – CS 20455 -59658 Villeneuve d’Ascq.